Repousser les limites du progrès : une initiative portée par les cheffes d’entreprises

Le 8 avril 2021

Découvrez l'article du Centre d'Entrepreneuriat Lyon Saint-Étienne, porté par la Fondation pour l'Université de Lyon et l'Université de Lyon, suite à la conférence Grand Angle #1.

Doit-on parler d’un entrepreneuriat féminin ?

Elles abordent le sujet…   

Durant la conférence Grand Angle #1 qui s’est déroulée le 31 mars 2021, le Centre d'Entrepreneuriat a croisé le regard de trois cheffes d’entreprises, issues de trois milieux différents : celui du digital, de l’industrie et du bâtiment. Émilie Legoff, CEO de Troops, Bénédicte Durand, directrice générale de MECELEC COMPOSITES et d’ALTHEORA et Oriane Viguier, présidente de LEGROS TP ont discuté des impacts et des enjeux économiques de leur métier.

Une volonté d’élargir le champ des possibles aux femmes 

Nécessairement, la question des femmes dans le monde socio-économique a été posée. « On se prive de la moitié de la population, si nous n’arrivons pas à faire venir les femmes », déclare Oriane Viguier en abordant les difficultés de recrutement dans le secteur du BTP. Elle déplore l’absence de profils féminins et encourage les jeunes filles à s’intéresser aux formations BTP et à élargir leurs champs des possibles.

Et les entrepreneures dans l’écosystème entrepreneurial ?  

Parler d’un « entrepreneuriat féminin » sert donc à mettre en avant des potentiels négligés et à continuer la lutte contre la sous-représentation des femmes dans le milieu de l’entrepreneuriat. Émilie Legoff met en garde contre une fausse réalité : « J’étais aussi d’un caractère optimiste en me disant que ça allait dans le bon sens, mais en regardant les chiffres, on voit bien que ça ne va pas assez vite. »  Encore en 2020, seulement 21 % des start-ups ont été fondées par des femmes ou des équipes mixtes(1). Même si les mentalités évoluent, il faudrait encore un siècle pour obtenir la parité entre les hommes et les femmes. Face à de telles réalités, les trois invités abordent la question des quotas et l’associent à la notion d’accélération. Plus que d’imposer la présence de la femme, les entreprises doivent chercher les nouveaux viviers de talents et s’ouvrir à la diversité sous tous ses angles.   

Les compétences et le savoir faire avant tout

Les réalités d’une cheffe d’entreprise

Les cheffes d’entreprises n’abordent pratiquement jamais leur métier à travers le prisme de leur féminité. Lorsqu’on est à la tête de cinq usines et qu’on gère plus de 200 collaborateurs, comme c’est le cas de Bénédicte Durand, on fait peu de cas de son genre. « Ma fierté, c’est de voir l’adhésion des collaborateurs, des clients et de l’ensemble des parties prenantes sur une stratégie très orientée sur l’innovation et les RSE, assez peu commune… ». Elle positionne le développement durable au cœur de sa stratégie et propose d’accompagner les entreprises industrielles vers la quatrième révolution. « Mon job, c’est de respecter l’environnement qui m’est donné ».

De la même manière, Émilie Legoff positionne l’humain au cœur de ses préoccupations. La digitalisation des process administratifs dans l’intérim, via la plateforme Troops, est une solution pour « lever la tête de la paperasse » et accorder plus de temps aux relations humaines.  Face à cet investissement, les préjugés sur le genre féminin deviennent insignifiants et finissent même par faire rire.

La promotion de valeurs et de bons conseils pour les générations à venir

C’est la valeur des projets qui importent. Émilie Legoff s’enthousiasme en découvrant l’intérêt des jeunes entrepreneurs et des porteurs de projets pour les questions de transition écologique et d’inclusion sociale. Bénédicte Durand, en dernier mot de la conférence, félicite la promotion LSU dont elle est la marraine cette année. Ces trois cheffes d’entreprises encouragent la jeune génération à ne pas rester enfermée, mais à favoriser l’intelligence collective. « Si une startup écoute les autres entreprises » ajoute Oriane Viguier, « elle ne peut que grandir correctement. »

Un engagement à l’ouverture    

La question de la diversité dans le Centre d’Entrepreneuriat Lyon Saint-Étienne…  

Les femmes représentent 40,5 %(2) des participants aux dispositifs. Il n’existe pas de parcours spécialisés au Centre d’Entrepreneuriat. Le public féminin est invité comme les autres publics à s’engager dans l’entrepreneuriat. Cette absence de différenciation fait partie de l’ADN du Centre. Il est essentiel d’ouvrir les formations proposées à tous les porteurs de projet, peu importe l’état d’avancement dans lequel ils se trouvent.

En partenariat avec la French Tech One Lyon, le Centre a mis au point DiversiTech, un programme pour aider les personnes éloignées de l’emploi et du numérique à développer une posture entrepreneuriale. De cette manière, il encourage une diversité de profils à s’investir pleinement dans leur projet jusqu’à la création d’entreprise. 

Tous les trois mois, le Centre d’Entrepreneuriat propose également un rendez-vous à travers une conférence pour échanger sur une thématique business impact d’actualité et se familiariser à toutes les facettes de l’entreprise.

Voir la conférence en replay

(1) 2e baromètre SISTA x CNNum x BCG sur les conditions d'accès au financement des femmes dirigeantes de start-ups.
(2) Ces résultats prennent en compte la totalité des dispositifs du Centre d'Entrepreneuriat Lyon Saint-Étienne sur les années 2019-2020 ainsi que le début de l'année 2021.