Résultats scientifiques

La seconde vague de Covid-19 jusqu’en mars, d’après un modèle développé par des chercheurs de l’UGR et de l’UdL

Le 1 décembre 2020

La seconde vague de la pandémie pourrait se poursuivre jusqu’en mars et entraîner 55 000 décès. Il s’agit des prévisions d’une équipe de chercheurs de l’Université de Grenade, de l’Université de Lyon et de l’Université du Cap-Occidental.

José Enrique Amaro, professeur au Département de physique atomique, moléculaire et nucléaire de l’Université de Grenade, a expliqué que « lors de la première vague, on a observé un comportement exponentiel du virus avec une augmentation très rapide du nombre de décès par jour ; dans la seconde vague, cette augmentation n’est pas exponentielle, elle est bien moins rapide, presque linéaire, ce qui permet de prévoir que la vague durera beaucoup plus longtemps, jusqu’en mars. » Les calculs de l’étude prévoient un nombre de décès au 10 janvier atteignant 50 000, avec le pic de la courbe des décès au mois de mars, pour environ 55 000 victimes. Les auteurs, dont Jérémie Dudouet, membre du laboratoire IN2P3 à l'Université Claude Bernard Lyon 1, expliquent toutefois que ces prévisions sont susceptibles d’évoluer en fonction des nouvelles mesures et restrictions en vigueur et celles qui pourraient être mises en place ultérieurement.

« Ces prévisions doivent être évaluées avec un certain recul, car il est impossible de savoir à 100 % ce qui arrivera dans plusieurs mois » indique José Enrique Amaro, qui travaille actuellement sur la mise à jour des données de la seconde vague en Espagne afin de les analyser dans différents modèles.

Au début de la pandémie en Espagne, le professeur de l’UGR a élaboré une méthode permettant d’analyser l’évolution du coronavirus, avec une formule qui simplifie le modèle statistique SIR utilisé par de nombreux scientifiques, et des prévisions correctes. Il a ensuite élargi cette méthode pour calculer le nombre de décès par jour. Maintenant, en collaboration avec des chercheurs d’Afrique du Sud et de France, il a examiné divers modèles épidémiologiques afin d’essayer d’anticiper l’effet de la pandémie. L’équipe a modifié le modèle statistique SIR afin de connaître l’évolution temporelle des décès sans avoir à connaître le nombre de personnes infectées. Les résultats de la recherche, publiés dans la revue de renom Applied Mathematical Modeling, suggèrent que pour décrire la phase finale de la pandémie, nous devons émettre des hypothèses concernant les variations temporelles de propagation du virus et les indices d’interactions attribués aux mesures, à savoir les quarantaines, la distanciation ou le port du masque.

Ce modèle simplifié a été utilisé pour étudier la courbe quotidienne des décès dans les pays européens les plus touchés par la première vague de la pandémie. Ces mêmes tendances se répètent, ce qui suggère un comportement universel du coronavirus.