Portrait

Ils font l'Université de Lyon : portrait de Gaëlle Simon et Chancella Djimasde

Le 14 mai 2019

De gauche à droite : Gaëlle Simon, Chancella Djimade © Laurent Carpentier
De gauche à droite : Gaëlle Simon, Chancella Djimade © Laurent Carpentier

L'Université de Lyon est partie à la rencontre de Gaëlle Simon, étudiante en anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2, et de Chancella Djimasde, lycéenne en terminale au lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne, participantes aux rencontres lycéens-doctorants.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Gaëlle Simon : À 15 ans, j’ai décidé d’arrêter mes études pour devenir coiffeuse. Après 2 années d’apprentissage, je me suis intéressée à d’autres formations nécessitant l’obtention du baccalauréat. Je suis arrivée à 18 ans en seconde générale où je me suis passionnée pour la littérature et la philosophie, ce qui m’a amenée à m’orienter vers l’université où j’ai découvert l’anthropologie. J’ai alors effectué une Licence et un Master dans cette branche. Je suis aujourd’hui en 3e année de Doctorat et mes travaux de recherche portent sur la musique (Rap et Funk) en tant que résistance dans des quartiers spécifiques que sont une favela de Rio de Janeiro au Brésil et une cité de l’agglomération lyonnaise en France.

Chancella Djimasde : J’ai 18 ans et je suis élève en terminale littéraire au lycée Fréderic Faÿs à Villeurbanne. Je prépare actuellement le concours d’entrée à Sciences Po Lyon. Grâce au Programme égalité des chances et démocratisation (PECD) proposé par la prestigieuse école, je suis des cours d’histoire, d’anglais et de questions contemporaines tous les mercredis après-midi.
Plus tard, j’aimerais être avocate en droit social ou développer un projet associatif humanitaire en Afrique ou en Asie.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité participer à une rencontre lycéens-doctorants organisée par l’Université de Lyon ?

G.S. : J’ai participé aux rencontres lycéens-doctorants car il me parait essentiel de communiquer auprès des jeunes sur le monde très peu ou mal connu de la recherche. Souvent un peu oubliée du grand public, la recherche propose pourtant une multitude de possibilités. Je trouvais très intéressant de pouvoir partager nos expériences en tant que chercheurs avec des jeunes qui n’ont pas forcément accès à ce domaine. Nos parcours personnels ne sont pas tous identiques et linéaires et il faut parfois expérimenter plusieurs choses avant de trouver sa voie. C’est cette richesse-là que j’ai souhaité mettre en lumière lors de cette rencontre.

L’occasion également de créer des ponts entre le monde de la science et de la recherche et le grand public afin de prouver que la science et la recherche peuvent intéresser tout le monde.
C’est une expérience que j’aurais, moi-même, aimé vivre en tant que lycéenne. J’étais donc très heureuse d’y participer.

C.D. :
Me sachant très attirée par les études supérieures, la documentaliste de mon lycée m’a suggéré de participer à cette rencontre lycéens-doctorants.
Au total, une vingtaine d’élèves de mon lycée se sont prêtés au jeu, curieux de pouvoir entrer en contact avec le monde de la recherche.

Le doctorat est un diplôme universitaire qui peut sembler difficile à appréhender au premier abord ; d’autant plus que j’hésite encore à me lancer dans des études supérieures longues.

J’ai donc ressenti le besoin de rencontrer des personnes qui avaient poursuivi leurs études 8 ans après leur baccalauréat afin de comprendre ce qui les avaient motivées.
Quel statut a un doctorant ? Est-il rémunéré ? Peut-il travailler à côté pour financer ses études ? Est-il sur le terrain ou toujours derrière un ordinateur ? Toutes ces questions concrètes m’ont naturellement donné envie de participer à cette rencontre.

Qu’est-ce que cette rencontre vous a apporté ?

G.S. : Cette expérience s’est révélée très enrichissante. J’ai été agréablement surprise par l’intérêt qu’ont manifesté les lycéens à l’égard de mes recherches. Les échanges ont été particulièrement faciles et fluides et les discussions intenses et constructives. Certains lycéens m’ont étonnée avec des questions inhabituelles, parfois surprenantes, mais toujours d’une grande pertinence. Nous avons beaucoup échangé avec Chancella Djimasde, encore hésitante sur son projet d’études supérieures, mais qui s’est montrée très intéressée par l’anthropologie.

J’ai été heureuse de participer à ces rencontres qui se sont déroulées dans un état d’esprit sympathique et bienveillant. Cela m’a permis de m’exercer à parler de mes recherches à un public différent, de témoigner de mon parcours, de mes expériences ainsi que d’être à l’écoute des préoccupations que certaines personnes peuvent avoir. C’est une expérience très valorisante que je renouvellerai sans aucun doute.

C.D. :
L’étude des sociétés et des civilisations, la philosophie sont des disciplines qui m’intéressent tout particulièrement. J’ai eu la chance de pouvoir discuter avec Gaëlle Simon, doctorante en anthropologie, mais aussi avec une chercheuse de 60 ans, atteinte d’une maladie, qui venait d’obtenir son doctorat.
Tous nous ont raconté leur quotidien, et surtout retracé leur cheminement jusqu’au doctorat. Cela m’a permis de me rendre compte que chaque parcours était différent. J’ai également réalisé qu’avec beaucoup de motivation et de passion, ce diplôme n’était pas si difficile à obtenir.
Par ailleurs, le format restreint de cette rencontre était très adapté au public lycéen qui s’est senti libre de poser ses questions.

À mon sens, ces rencontres sont complémentaires à l’accompagnement fait par les lycées dans le cadre de leurs missions d’orientation scolaire auprès des futurs étudiants. Cette expérience est une occasion unique de s’immerger dans la vie d’un chercheur le temps d’une soirée. Je serais ravie de pouvoir renouveler cette expérience, notamment dans le cadre d’un débat citoyen lycéen-doctorant sur la santé ou encore la justice.

Retrouvez ce portrait dans le rapport d'activité 2018