Portrait

Ils font l'Université de Lyon : portrait de Jérémy Argusa

Le 4 mai 2021

Jérémy Argusa, alumni Académie de l'innovation - Droits réservés
Jérémy Argusa, alumni Académie de l'innovation - Droits réservés

L’UdL est partie à la rencontre de Jérémy Argusa, jeune docteur depuis décembre 2020 ayant suivi une thèse CIFRE au sein du laboratoire L-VIS avec le syndicat des entraîneurs de rugby. Jérémy a été porteur de projet lors de la première édition de l’Académie de l’innovation, formation par l’action organisée par le service des études doctorales de l’UdL autour de la création de valeur et de l’innovation.

Quel est votre parcours ?
Disons que ce que j’entreprends aujourd’hui a débuté lors de mon Master 2 à l’Université de Créteil durant lequel j’ai réalisé mon mémoire avec l’équipe de rugby professionnelle de Massy sur les difficultés des entraîneurs à former les joueurs à la prise de décision. Les conclusions de ces travaux ont interrogé le syndicat professionnel des entraîneurs de rugby (TECH XV), ce qui m’a permis de m’engager avec eux dans une thèse.

Ma thèse a eu pour objectif la création d’un serious game pour former les joueurs à la prise de décision. La principale problématique a été de savoir comment concevoir l’outil. Le laboratoire L-VIS s’est rapproché de la SATT PULSALYS notamment pour trouver un prestataire et développer le produit, mais nous nous sommes heurtés à des difficultés administratives liées à la thèse CIFRE. PULSALYS m’a ainsi orienté vers l’Académie de l’innovation, mise en place pour la première fois par l’Université de Lyon et la SATT, afin de m’aider à challenger mon projet en équipe.

Parlez-nous de votre passage à l’Académie de l’innovation

La première étape a consisté à pitcher mon projet en vue de constituer une équipe. J’ai eu trois co-équipiers pendant le programme dont deux (Sabina Tartea et Tristan Salvadori) avec qui de vrais liens d’amitié se sont tissés ; nous amenant naturellement à nous associer. Ce qui nous fait beaucoup rire aujourd’hui c’est que si le business plan que nous avions rédigé à l’époque s’était avéré vrai, nous serions riches à l’heure actuelle.

Je garde un très bon souvenir de l’Académie : une nouvelle aventure pour moi avec des modules de formation très diversifiés. Grâce au travail en équipe nous avons pu découvrir nos compétences respectives et la manière dont nous pourrions collaborer dans le futur. Le travail d’échange avec les formateurs et les autres participants a également été très riche. On pourrait qualifier l’Académie de l’innovation de mini incubateur pour les novices provoquant ainsi une réflexion sur la réalité du marché de nos innovations. Cette formation nous a enfin permis de sortir de notre zone de confort : c’est à dire de nos laboratoires.

Et maintenant ?
Suite à notre participation à l’Académie, le projet a connu des fluctuations. Nous avons changé plusieurs fois d’interlocuteurs et d’accompagnants car nous avons eu du mal à trouver le soutien qui nous convenait le mieux.

Je suis entré en Diplôme d’Étudiant Entrepreneur (DEE) mais le cursus était trop prenant au regard de ma thèse, de mes activités professionnelles et de mon engagement personnel en tant qu’entraîneur au club de Rilleux-la-Pape. Nous avons également participé au concours Lyon Start-up et sommes arrivés en finale. Cela a été une expérience très stimulante car nous devions sans arrêt avancer sur notre réflexion pour répondre aux exigences du programme.

Depuis ma soutenance et celle d’un de mes associés, nous sommes rentrés chez Manufactory. Nous travaillons maintenant sur une solution différente de celle que nous avions envisagé au début de l’aventure, les réflexions entrepreneuriales et scientifiques ayant fait leur œuvre. Aujourd’hui, je suis en poste au Stade Métropolitain comme entraîneur de rugby.
Je pense que ce parcours nous a fait prendre conscience que l’entrepreneuriat est un univers bien différent du milieu universitaire. Comme son nom l’indique il exige une implication continuelle, un sens de l’engagement et une capacité à s’entourer de gens de confiance. Si j’avais une machine à remonter le temps, je pense que je ne procèderais pas de la même façon pour le développement de MaHi.

En parallèle de ce projet, Tristan, Sabina et moi sommes engagés dans plusieurs challenges et concours qui nous ont donné l’occasion de tester et de développer des idées parallèles telle que Spark20, une plateforme en ligne pour faciliter l’enseignement grâce au jeu de rôle provoquant l’interaction étudiant-enseignant (avec la collaboration de Lucie Denis), ou bien des advertgames (jeux vidéo publicitaires) conçus avec des étudiants de la filière Gamagora de l’Université Lumière Lyon 2 (KéMu). D’ici quelques semaines nous allons travailler avec un stagiaire infographiste et un prestataire en développement informatique qui nous permettront d’avancer sur nos projets.
Ces projets annexes sont issus de problématiques que nous observons au quotidien et des besoins de nos partenaires. Il faut saisir les opportunités ! Trois années d’entrepreneuriat ne sont pas de trop pour le comprendre. L’entrepreneuriat est très riche en émotion et représente une réelle opportunité pour sortir des cadres conventionnels.

Dès les prochaines semaines, nous allons tester notre solution auprès de nos interlocuteurs privilégiés et ainsi lancer notre projet : "MaHi le premier serious game de réalité virtuelle pour former les joueurs de rugby à la prise de décision."